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Saint-Gaudens, Capitale de la discrimination ?
La Capitale du Comminges interdite aux Personnes Handicapées ? |
Article non paru, prévu pour l’édition du jeudi 02 novembre 2006
La polémique enfle autour de l’accessibilité
Saint-Gaudens, Capitale de la discrimination ?
Suite à l’annonce faite le 10 octobre dernier par le Sous-Préfet, M. Jean-Marie Nicolas, de sanctionner les occupations illégales du domaine public, certains commerçants ont manifesté un besoin de concertation. Confusion volontaire ou ignorance, l’amalgame entre la Charte Communale d’Accessibilité et la Commission Communale d’Accessibilité a entraîné le débat hors des cadres naturels dans lesquels, pourtant, il aurait pu s’exercer. Après enquête, voici donc une autre version des faits…
En effet, la Charte Saint-Gaudinoise d’Accessibilité du 03 mai 2005, qui prend pour référence la Charte Nationale d’Accessibilité du 02 décembre 2003, est un engagement en sept points de la Ville de Saint-Gaudens envers les Personnes Handicapées. A cette Charte a été annexé un document technique, offert par la Ville de Toulouse, sur les dispositions constructives à respecter en faveur des Personnes à Mobilité Réduite (PMR). Tous ces documents et engagements ne concernent que les Personnes Handicapées, la Ville de Saint-Gaudens, et l’Etat. La Commission Communale d’Accessibilité, obligatoire pour toutes les villes de plus de 5000 habitants depuis la loi du 11 février 2005, a pour mission de dresser le constat de l’accessibilité du cadre bâti existant, de la voirie, des espaces publics et des transports. Elle établit un rapport annuel présenté en Conseil Municipal, et fait toutes propositions utiles de nature à améliorer la mise en accessibilité de l’existant. Bien que composée des représentants de la Commune, de Personnes Handicapées et d’usagers, elle peut s’ouvrir à d’autres acteurs locaux, comme ce fût le cas le 10 octobre, mais elle n’a aucun pouvoir de police.
Pour l’organisation globale de la ville, les Services Techniques ont préparé et élaboré, après plusieurs réunions entre le 10 novembre 2005 et le l7 mars 2006, la ZPPAUP. Sous cet acronyme ravageur se cache la ville d’hier et de demain, définie par sa Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager, dont le périmètre concerne tout le centre de la ville, et qui comprend un volet… accessibilité ! Etroitement associée à la CCIT, la ville a lancé pas moins de 500 invitations le 22 février pour une réunion d’information le 21 mars, à laquelle ne s’est rendu qu’un seul commerçant ! Cette réunion devait annoncer l’enquête publique du 12 avril au 17 mai, enquête qui révèlera que « la mise en valeur du centre ville passe par une véritable priorité donnée aux piétons et aux Personnes à Mobilité Réduite par une simple modification du plan de circulation et une plus grande rigueur envers ceux qui encombrent illégitimement le domaine public. »
Or, que ce soit le plan de circulation (pour les présentoirs et les pendants), ou la signalétique (en remplaçant les chevalets par des drapeaux ou des panneaux muraux), seule une concertation dans le cadre de la ZPPAUP peut permettre de trouver les solutions respectant les règles d’urbanisme et d’accessibilité. Encore faut-il que les commerçants participent à ces concertations, et alors verrons-nous peut-être un jour à Saint-Gaudens, dans le centre ville, des Personnes Handicapées ouvrir un commerce, ou s’installer comme artisan, et ce dans des proportions conformes à celles de la population française, soit... 10 % !
Jérôme HOTTA
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